Deuxième volet de la série « La déco est mon métier » avec la décoratrice d’intérieur Claire Clerc ! Elle nous raconte son parcours, son quotidien, son métier… pour peut-être donner envie à certains de se lancer et devenir décoratrice d’intérieur.
Et en fin d’article, je nourrirai cet échange avec des informations pratiques et des sources complémentaires.

Devenir décoratrice : comment Claire a-t-elle fait ? 

Claire Clerc décoratrice d'intérieur

Depuis quand êtes-vous installé ? Quel est votre parcours en termes de formation et professionnel ?
Installée depuis 1an et demi en tant que décoratrice d’intérieur. Forte des 10 années dans le domaine du stylisme dans le textile je me suis tournée vers la décoration, métier plus vaste et ouvert sur les autres. J’ai pour cela suivi une formation en création design et décoration d’intérieur à l’école Boulle via le Gréta, des moments intenses et riches.

Quelles ont été les différentes étapes pour créer votre activité ?
Pendant ma formation, les professionnels du corps enseignant nous ont avisé de ne pas nous lancer seul. La découverte de la Coopaname, une coopérative d’activités et d’emplois, fut la solution. En plus de tester son activité, cette scoop nous permet de partager et de rencontrer des salariés entrepreneurs dans de nombreux domaines différents, une belle ouverture. Je suis alors devenue salariée entrepreneuse, statut qui me permet de me consacrer totalement à mon activité de décoratrice sans avoir les inconvénients administratifs.

Quelles ont été vos difficultés ? 
La difficulté majeure pour créer son activité est certainement de dépasser ses craintes. Pour cela, effectuer une bonne étude de marché avant de débuter son activité permet de savoir la direction que celle-ci doit prendre, autant que bien réfléchir à chaque détail de son projet permet d’évoluer plus sereinement.

Au bout de combien de temps votre activité s’est-elle suffisamment développée au point de pouvoir vous dégager une rémunération ? 
Au bout de 4 mois, j’ai commencé à toucher une maigre rémunération qui s’est transformée en un « vrai salaire » un an plus tard.

Claire_Clerc_Mariekke_planche Claire_Clerc_Mariekke

 

Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs qui souhaitent créer leur propre activité ?
Premier conseil pour ceux qui veulent se lancer dans la décoration, il ne faut négliger aucun domaine : de l’organisation à la gestion en passant par le savoir-faire du décorateur.
Second conseil, être ouvert et à l’écoute de son entourage, c’est un métier fabuleux qui nécessite une adaptation permanente pour saisir les demandes de ses clients !

Le quotidien d’une décoratrice

Quelle est votre périmètre d’intervention ? Quelle différence avec l’activité d’architecte d’intérieur ?
La limite entre architecte d’intérieur et décorateur peut praître assez floue. Un architecte d’intérieur travaille les volumes et redéfinit les espaces, il effectue quasiment toujours les suivis de chantier. Un décorateur, lui, s’occupe des choix de couleurs, du mobilier, des finitions. Il apporte « la recette de cuisine » à appliquer. Ce sont deux métiers très complémentaires.
Mon périmètre d’intervention est large puisque je travaille aussi bien pour les particuliers que les professionnels : je peux par exemple travailler sur le relooking d’un séjour de particuliers et en parallèle m’occuper de la transformation d’une boutique. Chaque projet est différent ce qui permet d’aller toujours plus loin.

Claire_Clerc_Mariekke_chambre

Comment vous faîtes-vous connaître auprès des clients potentiels ?
Pour se faire connaître au départ, le réseau est très important. Petit à petit, le bouche à oreille se met en place. Les clients heureux de la prestation en parlent à leur entourage. Mon site internet et les réseaux sociaux sont également une belle vitrine pour exposer chaque projet.

Quelle est votre méthodologie de travail ? Quelle relation avec le client ? Quelles sont les différentes étapes ?
Tout projet commence par un premier rendez vous, moment permettant de comprendre et cadrer les attentes de mes clients. Un bilan de ce rendez-vous – accompagné d’une ambiance – permet de valider la direction du projet. Le 2è rendez-vous permet le rendu du projet afin que celui-ci corresponde complètement aux envies du client.
La relation avec le client est un plaisir. Nous sommes là pour le faire rêver en lui apportant des idées auxquelles il n’aurait jamais pensé. Mon but est de les rendre heureux donc c’est toujours de beaux moments !

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Quel est votre style ? Où trouvez-vous vos inspirations ?
Mon style est largement inspiré de l’air du temps. Il évolue sans cesse. Aujourd’hui ethnique vintage, hier rétro scandinave… J’aime le mélange des styles et des couleurs.
Mes 10 ans de stylisme m’ont permis de comprendre les différentes facettes des tendances en perpétuelle évolution. L’inspiration est présente dans tous les domaines d’activités: la musique, la mode, l’art, le cinéma, la presse, l’actualité, les voyages. Les boutiques et le quotidien mais aussi grâce à internet aujourd’hui, on peut découvrir des photos d’intérieurs de l’autre bout de la planète, c »est génial ! C’est une veille constante qui permet de répondre au client avec le style le plus adapté.

Lors de la phase de réalisation, avez-vous le rôle de chef de chantier, de coordination des différents intervenants ? Mettez-vous aussi la main à la pâte, telle que les peintures de murs ?
Durant la phase de réalisation, je suis disponible pour répondre aux questions de mes clients. S’ils ne réalisent pas eux même les changements, je les mets en relation avec des entrepreneurs : un belle équipe de bricoleurs, menuisiers, cuisinistes…Cela m’arrive de proposer des tableaux fait-main ou autres éléments décoratifs. Certains de mes clients ne pensent pas être créatif, pourtant nous le sommes tous ! J’essaye de leur proposer des idées qu’ils peuvent réaliser seuls car cela donne encore plus de personnalité à leur intérieur.

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Quelle est la partie de votre métier qui vous plaît le plus ? 
Ce que j’aime le plus dans mon métier c’est certainement sa polyvalence. La partie créative, le contact avec les gens, l’écoute sont autant de cadeaux qui font de mon quotidien un vrai bonheur !

 

Les formations pour devenir décoratrice d’intérieur et/ou architecte d’intérieur  

De bac à bac + 5, un certain nombre de formations existe donc :

  • Bac pro artisanat et métiers d’art, option marchandisage visuel
  • Bac techno STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués)
  • BTS en agencement de l’environnement architectural
  • BTS design de communication espace et volume
  • BTS design d’espace
  • DMA (diplôme des métiers d’art : arts de l’habitat, option décors et mobiliers, option décor architectural, bac +2)
  • DSSA (diplôme supérieur d’arts appliqués bac + 4)
  • DSAA créateur concepteur, option architecture intérieure et environnement
  • Diplômes des beaux-arts comme le DNAT (diplôme national d’art et technique) ou le DNSEP (diplôme national supérieur d’expression plastique).
  • Diplôme de l’Ensad (Arts-déco bac +5)

Contrairement aux architectes, il n’est pas obligatoires de posséder un diplôme reconnu pour exercer en tant qu’architecte d’intérieur ou décoratrice d’intérieur.
Néanmoins, concernant l’activité d’architecte d’intérieur, le CFAI (Conseil français des architectes d’intérieur) veille à l’intégrité de la profession en délivrant un certificat de capacité aux diplômés de certaines écoles (écoles publiques : Boulle, Ensaama, Ensad, lycée La Martinière-Diderot de Lyon, écoles des beaux-arts d’Angers et de Toulouse et écoles privées : Académie Charpentier, école Comondo, Esag, Ecole Bleue, Esail. L’Esat et l’Ensam sont en cours de reconnaissance).

Enfin, pour ceux qui ne sont plus étudiants, mais plutôt en situation de réorientation professionnelle, des formations continues existent pour devenir décoratrice ou architecte d’intérieur. Rapprochez-vous du GRETA de votre région pour trouver toutes les formations disponibles. Sur Paris, des formations sont délivrées, par exemple, dans la très reconnue École Boulle !

Aides et lectures

démarrer_son_activité_Karine_Mazeau_déco_mariekkeUne fois formée, bien d’autres questions viendront à vous : quel statut juridique choisir ? quelle stratégie commerciale adopter ? comment rédiger vos devis ?

Si vous êtes demandeur d’emploi, vous pourrez bénéficier d’aides à la création d’entreprise où l’ensemble de ses questions pourront être abordées.
Si vous ne l’êtes pas, des associations d’aides à la création d’entreprise, la Cité de métiers ou encore la CCI proposent des sessions de formation gratuite sur divers sujets.

Certains oeuvrages peuvent aussi vous aider dans chacune des nouvelles étapes, tel que celui de Karine Mazeau, Démarrer son activité déco. Elle vous y explique notamment les avantages et les inconvénients de chacun des statuts juridiques et avoue sa préférence pour le statut qu’a choisi Claire, une coopérative.

 

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